Des Gros au XIIIe siècle

"Le Gros désigne dès la fin du Moyen Âge et durant les temps modernes un ensemble très divers de pièces"Quentin Metsys - Le prêteur et sa femme (Anvers, 1514)Des Gros au 13ème siècle Fonds Gros Monard Monade pour la culture

 

Pour répondre aux besoins de la renaissance économique du XIIIe siècle et également afin d'unifier la monnaie du royaume et de supplanter la monnaie féodale, Louis IX fit frapper en 1266 le « gros d'argent », ou sou d'argent.

Le mouvement est véritablement européen :    on trouve les aquilini grossi du Tyrol, les sous de Montpellier en 1273, les gros de Flandre vers 1275, les groats anglais vers 1279, les Groschen de Bohême en 1296.

 

 

Une monnaie pour l'union et la renaissance économique

Le gros d'argent est créé après la Septième croisade (1248-1254), après que Saint Louis ait découvert le système monétaire arabe. Lors du même mouvement de réforme, il crée aussi les premières émissions d'or du royaume, les écus d'or, mais ceux-ci en nombre très limité, dans un but purement politique. Les gros tournois, eux, sont fabriqués en abondance pour s'intégrer dans le système monétaire complexe de l'époque.

Ils font partie des monnaies les plus imitées au Moyen Âge, tant par les seigneurs laïques que par les évêques ou abbayes.

Saint Louis avait voulu faire coïncider monnaie de compte et espèces monétaires. La qualité du gros ne tarda pas à faire hausser son cours : sous Philippe le Bel, il vaut 13, puis 15 deniers, au lieu de 12. Sous les successeurs de Philippe le Bel, alors que la monnaie est sans cesse remaniée, le gros tournois cède la place à des pièces dites gros ou gros blanc, dont on abaissera le titre autant de fois qu'il sera nécessaire pour les empêcher de s'élever en valeur de compte. Le résultat de cette pratique est l'encombrement du marché par une foule de mauvaises pièces et la hausse du gros tournois de Saint Louis, qui continue à circuler. Charles V s'efforça de restaurer le gros tournois, mais à la taille de 96 au marc au lieu de 58 ou 60, c'est-à-dire en consacrant la hausse considérable du prix de l'argent.

Abandonné sous Charles VI, repris à la fin du règne de Charles VII au cours de 30 deniers, le gros tournois devait disparaître au XVIe siècle, remplacé par les testons, à l'effigie royale et contenant une qualité très supérieure d'argent.

Jean DÉRENS, « GROS, monnaie  », Encyclopædia Universalis

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gros_tournois

Gros d'argent aux Lis

Gros dargent aux Lis2

Gros d'argent aux lis (1413)

grostournoi

grostournoi2

Gros tournoi (1266)